Léopoldine Hugo

Mizar Ven 19 Mai à 11:51

(Léopoldine au livre d'heures, A. de Châtillon)

Léopoldine Hugo

Que voici un prénom qui résonne en mon être,
Et ce nom d’immortel donnant si belles lettres,
Je te lis toi le romantique, à la plume réfléchie,
Épiant ce regard de sage sous ta tête blanchie,
Je lis l’amour que tu portes en ton rôle de père,
Où en exilé de Guernesey, tu ne te désespères,
Car c’est sur les îles que l’on met les proscrits,
Mais tes vers riment par vagues sur tes écrits.

Tu n’as vu dans la jeunesse de ta Léopoldine,
L’angélique poupée, que tu nommais Didine,
De dix-neuf printemps, pour elle tu as cueilli,
Une fleur sauvage que l'on trouve loin des taillis,
Une pensée qui ne pousse que dans les dunes,
Arrosée de ces larmes qui perlent sous la lune,
L’âme du poète, a versé son chagrin à la Seine,
Abattue, bouleversée par ce coup qui l’assène.

De tes Contemplations tu as fait un tel discours,
Où les flots ne peuvent diluer ces pages d’amour,
La fille du poète et trois autres personnes ont péri,
Quand Éole a couché le voilier où riait l'enfant chéri,
A Villequier, au village avec un V comme Victor,
Les tombes sont recouvertes de bruyères dès lors,
Le bourg est si tranquille quand on lui rend visite,
Car ici, une femme aimée est partie bien trop vite.
C’était en septembre, elle avait mis la robe mauve,
Dont se parent les sirènes avant qu’elles se sauvent.

mizar.

euphorion Mer 31 Mai à 0:36

Très belle poésie Mizar , j'avoue y être très sensible

Mizar Lun 5 Juin à 12:03

Merci Euphorion,

L'inconsolable père prouve dans ses Contemplations cet amour envers sa fille, et dix-neuf ans c'est l'âge d'aimer de se nourrir d'illusions, d'embarquer dans la vie adulte mais pas de sombrer dans la tragédie.

à cette adresse est expliqué ce drame:

http://www.sequana-normandie.com/villequier.htm

mizar.

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