Maud

Maud


Ah ! Maud ton prénom vient s’échouer sur la plage du cœur,
Ah ! Fontenoy qui évoque une bataille autant qu’une victoire,
Écoutons tes chants marins qui t’ont désigné grand vainqueur,
Tes larmes ont creusé un sillon se moquant du sens obligatoire.

Noyée dans un cocon fait de brumes, de grisailles et brouillards,
Tu t’es bien demandé pourquoi la lumière blanche s’était enfuie,
Là où s’engueulent rugissants et hurlants en éternels braillards,
Puis la lune en croissant s’est montrée sous un ciel noir de suie.

Tandis que des myriades d’étoiles ont garni cette voûte céleste,
Un pacifique océan t’a offert un sillage fait de mille noctiluques,
Comme autant de diamants bleus, déposés d’un mouvement leste,
Pour tes yeux d’azur délavés par l’iode qu’aurait peint saint Luc.

Tu te dis amoureuse de cet indien patient qui ne te fait plus peur,
En lui pardonnant tout pour ces furies océanes qui t’ensorcellent,
Car le temps de souffrance en solitaire fait éloigner toute torpeur,
Les embruns de la mer sont les larmes des vagues au goût de sel.